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L’ESCOLE DES FILLES


quelque façon que ce soit, car si elle est ignorante ou qu’elle la veuille faire, comme elle ne devra pas sçavoir ce qui est honneste de permettre ou ce qui ne l’est pas, elle aura tousjours bonne grâce de luy accorder tout par amour et de dire cependant qu’elle ne sçait si cela est bien ; et si elle est sçavante et rusée, au contraire, elle auroit tort d’avoir honte d’une chose qu’elle auroit desjà faicte, et elle seroit bien sotte, encore bien que malicieuse, de se priver d’un plaisir qui en devroit tant donner à ce qu’elle ayme. Je veux donc qu’elle soit privée de tous ces scrupules qui vont directement à la destruction du plaisir. Je ne veux pas non plus qu’elle fasse sortir avec la main le membre de celuy qui est bien intentionné à la chevaucher, c’est un trouble qu’elle ne répareroit jamais, mais si elle a quelque chose à luy tesmoigner, que ce soit seulement de bouche, sans user de main mise, et qu’elle l’oblige à user de plus de douceur envers elle en luy disant ses raisons. Il sera peut estre sensible à la pitié ; au pis aller, si elle ne le peut esmouvoir et qu’elle trouve le membre un peu trop gros, je veux qu’elle se contraigne pour l’amour de luy, et se laissant surmonter par son propre amour, qui est plus fort que toutes choses, à mesure qu’elle fera ses hélas ! et ses complaintes, il faut qu’elle l’es-