Page:Michel Millot - L’Escole des filles, 1790-1800.djvu/186

Cette page a été validée par deux contributeurs.
176
L’ESCOLE DES FILLES


n’ayt point autre pensée en l’esprit que celle de practiquer aveuglément tous les moyens qu’il pourra pour l’enfiler mieux à son advantage ; la fille de son costé, pour estre tendre et délicate, se plaindra un peu d’abord, par bienséance, de l’effort, et luy dira par forme qu’il luy faict mal, mais pourtant qu’il ne craigne rien et que le mal soit si grand que le plaisir. Et pour grand que soit son vit, pourveu qu’il soit assez bandé pour faire bresche, il entrera bien dedans, et alors le plaisir en sera tant plus grand par après, de sorte qu’il faut qu’elle soit souple et obéissante à ses volontez et qu’elle ne soit pas si sotte de luy rien refuser de tout ce qu’il luy demandera pour adoucir son plaisir, car elle seroit bien niaise et malheureuse d’un contentement qui luy en devroit tant causer. Et luy, pour cela, sans discontinuer de pousser, luy donnera courage, il la baisera et l’amadoüera par douces paroles, achevant l’ouvrage commencé. Je veux au reste que la fille soit souple et obéissante aux désirs du garçon, qu’elle s’agence en toutes les postures, qu’elle remue de toutes les façons, qu’elle fasse de ses mains tout ce qu’il voudra, bref, que son corps ne soit point à elle et qu’elle ne luy puisse rien refuser de tout ce qu’il luy voudra demander. Cela luy tournera tousjours à honneur et profit, de