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L’ESCOLE DES FILLES


elle luy voudroit refuser ou défendre. Il faut que le garçon ose tout, car la fille n’a pas bonne grâce de tout oser et est bien ayse d’estre prévenue dans le choix des plaisirs qu’elle voudroit sentir et qu’elle n’ose déclarer par crainte. C’est pourquoy il aura l’œil à tout, et qu’il prenne garde aux moindres indices qui partent d’elle, soit aux souspirs, aux gestes ou aux paroles ambiguës, pour conjecturer de là le véritable motif qu’elle a et la satisfaire en ce qu’elle désire. Au contraire, quand il luy aura mis le vit au con, comme il n’est plus temps de délibérer, je veux qu’il la secoue effrontément et sans garder aucune mesure pour considération d’honneur ny de bienséance, et qu’elle, en le regardant, tienne honteusement la veuë collée sur luy, feignant de s’estonner des douces violences qu’il commet en son endroit. Et je veux qu’en l’approchement des deux culs l’eschine du garçon se vienne à recourber en arc jusqu’au bout du croupion, comme à l’endroit où tient par devant la corde de l’arc qui se tire, qu’en suite elle vienne à s’ouvrir droicte en se relaschant et que, se rapprochant subitement à son premier estat d’être courbe, elle fasse juger que la nature est en souffrance quand elle est ainsi droicte, et qu’il lui est plus naturel et plaisant de retourner à son ply. Bref, je veux qu’il