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L’ESCOLE DES FILLES


arrive ; la belle cuisse sert d’admiration à nos sens, dans la contemplation d’une structure si polie et qui excite merveilleusement nos appétits sensuels ; enfin ceste main blanche, pourprine et délicate, est la cause que le vit s’enfle d’une telle vistesse que nous jugerions, avant que le foutre en soit dehors, qu’il deust crever : si bien que la beauté de ces parties et des autres cause un changement tout extraordinaire et incroyable.

(84) Fanchon. Ma cousine, je conçois ce que vous dites, et puisque nous sommes sur le chapitre de la beauté, je voudrois que vous m’en fissiez une description telle que vous la demanderiez si vous vouliez représenter une jouyssance parfaicte et qui fust accompagnée de tous les plaisirs qui peuvent provenir de ceste beauté.

(85) Susanne. Volontiers. La beauté consiste en deux choses : dans les traicts et perfections du corps, et dans les actions qui partent de luy.

Fanchon. J’ayme ces divisions qui sont nettes.

Susanne. Tellement qu’il y a des personnes qui ont la beauté du corps et qui n’ont pas celle des actions, et d’autres qui ont ce certain je ne sçay quoy qui plaist en tout ce qu’elles