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L’ESCOLE DES FILLES

(78) Susanne. Nous avons premièrement parlé des effects, qui sont les paroles, les attouchemens, les baisers, les œuvres, les conjonctions ; nous avons expliqué pourquoy ils se practiquent ainsi, qui est ce que beaucoup d’autres ne se souviendroient pas de faire, et néanmoins qui donne un grand prix à la besoigne quand on le sçait ; nous avons dit les humeurs différentes des hommes et des femmes, leurs compositions et appétits divers ; nous avons descouvert ce que c’estoit que l’amour, sa nature, ses propriétés, ses effects et ses usages, pourquoy, comment et en quel endroit il agissoit, et les raisons de tout cela. Et si nous avons oublié quelques choses, elles sont de peu de conséquence, touchant mille petites particularitez que l’on a accoustumé de practiquer et qui diversifient la fonction du plaisir d’amour pour quelque ragoust que l’on y trouve ; ce sont de petites superficies en luy, qui ne valent pas la peine d’estre touchées, et qui ne prennent leur considération seulement que selon le plus ou le moins de conformité qu’elles ont à signifier qu’une moitié veut s’unir à son autre moitié. Comme il y a premièrement les postures, qui sont les embrassemens de plusieurs sortes, il y a les fretillemens, les secousses, les agreements ou gesticulations, les gémissemens,