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L’ESCOLE DES FILLES

Fanchon. Il est aussi croyable que l’autre, mais achevez.

(59) Susanne. Les filles qui n’ont point le moyen d’avoir des statues se contentent de gaudemichis ou de simples engins de velours ou de verre, formés à la ressemblance d’un membre viril naturel, lequel elles emplissent de laict chaud et s’en chatouillent comme d’un véritable vit. Les autres se servent avec des cervelas, de grosses chandelles de quatre à la livre, ou, faute de cela, mettent le doigt au con tant avant qu’elles peuvent et se font ainsi descharger. Et tant de pauvres filles recluses malgré elles, et toutes les religieuses qui ne voient le monde que par un trou, sont bien contraintes d’en user ainsi, et ne peuvent chasser les tentations autrement, car le foutre estant naturel comme le manger et le boire, quand elles ont passé quinze ans elles ne sont plus dans l’innocence, et faut bien qu’elles appaisent leur chaleur naturelle vitale.

Fanchon. Aux autres, ma cousine, cela va sans dire.

(60) Susanne. Celles qui ont des amis et qui craignent de s’engrosser se contentent de les baiser et toucher, et elles souffrent aussi d’estre baisées et touchées et mesme que leurs amys leur manient les fesses, les cuisses, le con, les