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L’ESCOLE DES FILLES


invention, au défaut de véritable masle. Elle avoit une statue d’homme de bronze, peinte, en couleur de chair et fournie d’un puissant engin d’une matière moins dure que le reste. Cest engin estoit droit et creux, il avoit la teste rouge et un petit trou par le bout, avec deux pendants en forme de coüillons, le tout imité au naturel. Et quand la fille avoit l’imagination eschauffée de la présence de ce corps, elle s’approchoit de cest engin qu’elle se fourroit dedans le con, elle empoignoit les fesses de ceste statue et les trémoussoit vers elle ; et quand ce venoit à descharger, elle tournoit un certain ressort qui luy sortoit derrière les fesses, et la statue jettoit incontinent par l’engin une certaine liqueur chaude et espaisse, blanche comme bouillie, dans le con de la fille, dont elle estoit arrosée et satisfaite pour le coup.

Fanchon. De quelle invention l’amour n’est-il point capable, et qui se seroit jamais allé imaginer cela de la sorte ?

(58) Susanne. Il est pourtant vray cela, et il n’en faut non plus doubter que de ces hommes qui ont des statues de belles femmes dans leurs cabinets, qui leur servent à mesme dessein, et les foutent, quand ils ont le vit roide, par la fente qu’elles ont au bas du ventre, et qui est profonde à proportion.