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L’ESCOLE DES FILLES


gnie ne s’aperçeut point qu’il me avoit rien fait. Pour moy, je me tins ferme sur le pivot et fis bonne mine jusques à la fin que j’eus assez de peine à dissimuler le plaisir que je sentois. Il me le fit encore un coup, une heure après, dans la même posture, et du depuis elle nous a bien servy et j’ai béni cent fois le cotillon percé pour m’avoir causé tant de plaisir.

Suzanne. Cela estoit pourtant bien dangereux de la sorte, car comment faisois-tu, quand le foutre couloit dans ton con, pour empescher qu’on ne reconnust que ton plaisir venoit.

Fanchon. Ma cousine, je me contraignois furieusement et grinçois des dents en regardant contre terre.

Susanne. Vrayement, c’estoit là un beau moyen ! Il ne falloit que mettre les mains, comme cela, sur le visage et faire semblant d’avoir mal à la teste.

Fanchon. C’est bien dit, ma cousine, mais, que voulez-vous, on n’a point tout savoir. Je n’ay reçeu jusques à ce jour d’instruction que de votre part, car pour Robinet, hélas ! nous n’avons pas eu loisir de cela ; c’est pourquoy vous sçavez bien tout ce que vous me pouvez avoir appris.

(40) Susanne. Eh bien ! demande ce que tu voudras. Qu’est-ce qui t’empesche ? Tu sais bien

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