Page:Michel Millot - L’Escole des filles, 1790-1800.djvu/126

Cette page a été validée par deux contributeurs.
116
L’ESCOLE DES FILLES


rempliront ton amy d’une douce rage, et comme il fera son possible pour te contenter, il t’appellera son âme, sa déesse, son connaud, son ange, ses yeux. Il inventera des caresses pour te faire et souhaitera d’estre tout vit pour se couler tout en toy, et quand son plaisir sera venu au point qu’il le désire, il ne manquera point de t’en donner connoissance par ses soupirs et quelques paroles qu’il ne tranchera qu’à demy, en disant : Je vais faire !… Alors, prends garde soigneusement comme je te diray.

Fanchon. Ainsi feray-je, ma cousine, mais en quelle posture vous mettrez-vous ?

Susanne. A l’ordinaire ; tu serreras vistement les deux fesses vers luy, et lui mettant un bras au col, tu le baiseras et tascheras à lui lancer la langue dans la bouche, comme un dard, et qu’elle vienne à frayer le dessous de la sienne ; tandis que tu coigneras du cul brusquement devers luy, et retirant ta langue et la repoussant vivement entre ses dents, en cent façons de mignardises, tantost mince et tantost espaisse, tu t’enlaceras autour de luy et de bras et de jambes ; et appuiant ta main sur ses fesses, tu avanceras les doigts jusques à ses ballottes, et trémoussant tousjours du croupion, tu tascheras à le faire entrer le plus avant que tu pourras. Le reste de la besoigne, tu le feras aussi bien que