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L’ESCOLE DES FILLES


mot et qui ne font que soupirer d’ayse, mais, il y a une troisième espèce d’amoureux qui sont bien à désirer, qui ayment s’entretenir bas, et ceux là plaisent bien davantage à la fille et se dorlotent aussi bien mieux dans le plaisir.

Fanchon. Eh là donc ! voilà comme je les demande. Mais aussi les filles n’ont-elles rien à tesmoigner de leur costé pendant que les garçons leur font tant de caresses ?

Susanne. Donne-toy patience ; c’est là où je voulois venir, mais il estoit bon auparavant de te remettre sur ce que nous avions dit. Nous avons donc dit jusques (34) à cette heure comment on mettoit le vit au con et comment on ressentoit le plaisir en la descharge, et les autres satisfactions qui se tirent du baiser, du toucher, du parler et du regarder, mais nous n’avons pas encore fait d’application particulière aux lieux où il s’en falloit servir, quand et comment il le falloit faire, et c’est ce qu’il faut que tu apprennes ce jourdhuy, comme estant la chose la plus nécessaire et comme estant la seule en quoy principalement est compris l’art d’aymer, souverainement aux hommes.

Fanchon. Ma cousine, cecy doibt estre beau, sans doute, et c’est aussi ce que j’avois à vous demander.

Susanne. Or sus, posons le cas que tu sois