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L’ESCOLE DES FILLES


çonner toujours davantage, ensuite de quoy nous diversifiasmes le mouvement, et j’avois du plaisir à l’entendre dire : Laine, bourre, coton, bourre, coton, laine, coton, bourre, laine, coton, à quoy j’obéissois fort exactement. Et pour un simple mouvement qu’il observoit qui estoit le mouvement droit et du coton, il m’en faisoit exercer trois, à sçavoir (27), un droit et deux obliques ou de costière. Quelquefois nous ne nous pressions pas si fort, pour faire durer le plaisir plus long temps, et quand je manquois à quelque chose, il me reprenoit doucement, m’enseignant comme il falloit faire et disant que je remuois tantost la bourre pour la laine, et tantost le coton pour la bourre et la laine ; au moyen de quoy je lui disois que le coton me plaisoit plus que les deux autres, dont il me tesmoignoit me sçavoir bon gré (et en effect j’avois raison), et s’efforçoit de me baiser.

Susanne. C’est que le coton faisoit entrer la cheville plus que les deux autres et par conséquent donnoit plus de plaisir.

Fanchon. Et par conséquent, ma cousine, vous sçaviez donc bien ce que c’est et je n’avois que faire de vous le dire.

Susanne. Achève, il n’importe, il y aura peut estre quelque chose à sçavoir que je ne sçais pas.