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sauvages. 58. Mais lui se tut en les voyant, et il se réjouit de ce qu’elles étaient mangées, dévorées et ravies ; et il les abandonna en pâture à toutes les bêtes.

59. Puis il appela soixante-dix pasteurs et il leur livra

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  • G : <t par tous, » sans « bêtes sauvages ». — Q : « par tous

les lions et les bêtes , » etc. 2 G, M, Q, U : « sept pasteurs. «  . Leê soix&nte^dix paLsteurs. Dillmann et Ewald avaient pensé que ces pasteurs étaient les rois païens oppresseurs d’Israël. Cette opinion permettait de voir dans Tallégorie des soixante-dix pasteurs le développement de Zacharie , i , 14-15 : (c Ainsi parle Jéhovah des armées : J’ai été ému d’une grande jalousie pour Jérusalem et pour Sion , et je ressens une violente indigpnation contre les nations qui vivent dans l’opulence; car moi, j’étais peu irrité, et elles ont, elles, travaillé à la ruine. » Mais Hoffmann (SchriftbeweU, t. i, p. 422) en a montré les difficultés : selon lui, les soixante -dix pasteurs sont plu- tôt des anges. Son interprétation a été acceptée par la plupart des critiques (cf. Charles, p. 242^244, et Schûrer, Geschichte desjudis» chen Volkeê, 3« éd., Leipzig, 4898). Nous l’adoptons nous aussi, et en soulignant le fait que les soixante -dix pasteurs sont chargés de régir Israël successivement, chacun pour une période, et non simul- tanément. C’est la seule interprétation, nous semble-t-il, qui permette de résoudre toutes les difficultés, et d’expliquer les versets 64; xc, 1 , 5, etc. En effet : Lies soixante-dix pasteurs sont appelés tous à la fois devant Dieu pour s’entendre confier leur mission , ce qui se comprend très bien si ce sont des anges, mais fort peu si ce sont des rois païens, qui pour la plupart n’existent pas encore. — 2. Ce ne sont pas des rois païens, puisqu’ils livrent (f, 65) une partie des brebis aux bêtes sau- vages, c’est-à-dire aux Gentils. — 3. Jusqu’ici les Juifs, aussi bien que les païens, ont été représentés par des animaux et non par des hommes. Les hommes représentent donc des anges. — 4. Le rôle de celui qui inscrit les pertes et les montre à Dieu , ne peut être tenu que par un ange. Or il est de la même nature que les pasteurs, puis- qu’au f, 61, on le considère simplement comme « un autre » par rap- port aux pasteurs. Cf. xc, 22. — 5. Dans le dernier jugement, ils sont jugés avec les anges déchus : xc, 21-25, — 6. L’idée des soixante-dix pasteurs semble être faite pour expliquer les malheurs d’Israël. Au début, Dieu était lui-même le pasteur de son peuple. Il n’aurait pu permettre que de si grandes calamités lui arrivent; surtout il n’aurait pas frappé lui-même Israël d’un châtiment plus grand qu’il ne le méritait. Mais, par suite de l’idolâtrie des Israélites, Dieu a confié le