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xxi
DIEU

« Seigneur du ciel »[1], le « Seigneur des rois »[2], le « Seigneur du monde »[3], le « Seigneur de gloire »[4], le « Très-Haut »[5], le « Roi des rois », le « Roi éternel », le « grand Roi »[6], sont employés un peu partout, quelques-uns, comme on peut le voir par les renvois (notes 15-20, p. xx), avec prédominance dans la première et la cinquième partie.

Sous tous ces noms, Dieu exerce une puissance infinie. Il a créé le monde, et toutes ses œuvres se déroulent avec tme régularité immuable[7]. Toutes lui sont présentes ; comme il connaissait le monde avant qu’il fût, ainsi il sait ce qu’il est maintenant et ce qu’il sera[8], car tout est à découvert devant lui[9] et il connaît toutes choses avant qu’elles soient[10].

Il sait donc les bonnes et les mauvaises actions des hommes, et il les jugera un jour avec une rigueur implacable[11]. Le Livre d’Hénoch parle quelquefois de la clémence de Dieu, ou plutôt de sa générosité pour les élus et les justes[12], mais assez rarement de sa miséricorde proprement dite, du pardon qu’il accorde aux pécheurs repentants[13]. Il célèbre plus volontiers sa justice[14] et sa haine du péché. A rencontre de l’esprit de la Bible, il va même jusqu’à lui prêter des sentiments de joie sur la ruine du pécheur[15].

Cette exagération est faite un peu du particularisme des Pharisiens, des justes opprimés et impatients de vengeance

1 XIII, 4; cvi, 11.

2 IX, 4; lxiii, 2, 4.

3 lviii, 4 ; lxxxi, 10.

4 xxii, 14; XL, 3; lxxv, 3; lxxxiii, 8, etc.

5 ix, 3; xlvi, 7 ; liXxvii , 2; xciv, 8; xcviii, 7, etc.

6 ix, 4 ; lxxxiv, 2 ; xxv, 3, 5, 7 ; xxvii, 3 ; lxxxiv, 5 ; xci, 13.

7 ii 2; V, 2; xliii, 2.

8 xxxix, 11.

9 ix, 5.

10 ix, 11. Le Livre d’Hénoch revient souvent sur la sagesse considérée comme attribut divin ; mais il faut forcer le sens des textes pour dire, comme on Ta fait, qu’elle y est personnifiée en tant que qualité divine. Les passages allégués, LXXXIV, 3, et xlviii, 7, me paraissent ne pouvoir s’expliquer que de la sagesse de Dieu comme attribut. Dans xci, 10 : « La sagesse se lèvera et leur sera donnée, » il ne s’agit pas de la sagesse divine, mais de la sagesse en général ; de même dans Vallégorie de xlii. Cf. Hacks- pill, Revae biblique, 1er avril 1901, p. 212.

11 i, 3-9; v, 3-9, la cinquième partie, passim, etc.’ —

12 i, 8.

13 l, 2-5.

14 Ibidem.

15 xciv, 10.

  1. 1
  2. 2
  3. 3
  4. 4
  5. 5
  6. 6
  7. 7
  8. 8
  9. 9
  10. 10
  11. 11
  12. 12
  13. 13
  14. 14
  15. 15