l’épée, royaume messianique, conversion des Gentils, jugement final, apparition de nouveaux cieux, bonheur éternels[1].
Le Livre d’Hénoch se termine par un appendice composé de trois chapitres, cvi-cviii, sans lien avec l’édition
primitive, cvi et cvii sont un fragment d’une apocalypse
de Noé ; cviii contient encore des prédictions sur le châtiment des pécheurs et la récompense des justes.
Les doctrines des différentes parties du Livre d’Hénoch manquent d’unité. Sur plus d’un point, elles sont divergentes, quelquefois même contradictoires. Le lecteur qui chercherait dans ce livre l’expression claire et précise d’une doctrine homogène, aux éléments bien coordonnés, serait singulièrement déçu. Le Livre d’Hénoch est une œuvre éminemment composite à tous les points de vue[2], un recueil de livres plutôt qu’un livre. Il n’est donc pas l’écho d’un enseignement ; il reflète, au contraire, tour à tour les opinions et les croyances assez variées des sectes ou des écoles qui se partageaient le milieu juif orthodoxe au IIe et au Ie siècle avant notre ère.
C’est ce qui en fait une composition disparate, où des doctrines très élevées et des beautés de premier ordre côtoient un certain matérialisme et des traits du plus mauvais goût ; mais c’est ce qui en fait aussi une mine précieuse de renseignements pour l’histoire de la pensée judéo-chrétienne[3].
- ↑ Cf. p. 342, note sur xciii, 1.
- ↑ Voir infra, iii, § 3, le problème littéraire.
- ↑ Jülicher est à peu près le seul à méconnaître l’importance du Livre d’Hénoch, Il a écrit dans les Gôttingischen Gelehrlen Anzeigen, 1895, p. 252, qu’en dehors de ceux qui connaissent le grec, les autres prendront difficilement un vif intérêt au Livre d’Hénoch, Si Jülicher a lu le Livre d’Hénoch, et