Page:Michel Martin - Livre Henoch ethiopien, Letouzey, 1906.djvu/18

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je commencerai par les Apocryphes de l’Ancien Testament.

Ces Apocryphes sont des livres d’un contenu historique, apocalyptique ou moral, assez analogue à celui des écrits de l’Ancien Testament, mais qui n’ont jamais été reconnus par l’Église comme canoniques[1]. Un assez grand nombre ont été faussement attribués à des personnages de l’Ancien Testament : tels le Livre d’Hénoch, le IVe Livre d’Esdras, etc.

Les principaux de ces livres sont : la Prière de Manassé, les Psaumes de Salomon, la Lettre d’Aristée, les IIIe et IVe Livres d’Esdras, les IIIe et IVe Livres des Machabées, le Livre d’Hénoch, les Secrets d’Hénoch, le Livre des Jubilés ou Petite Genèse, le Martyre d’Isaïe, les Livres sybillins, l’Assomption de Moïse, les Apocalypses de Baruch (une en syriaque et une en grec), le Testament des douze Patriarches (grec), le Testament de Nephtali (hébreu), la Vie d’Adam et d’Ève, l’Histoire d’Ahikar.

Leur composition s’échelonne sur un espace de quatre siècles environ, depuis le IIe siècle avant jusqu’au IIe siècle après Jésus-Christ. La plupart de leurs auteurs sont des Juifs judaïsants et des Pharisiens : ils n’ont écrit que pour glorifier le judaïsme et la Loi, pour lutter contre les séductions de l’hellénisme. Les Apocryphes de l’Ancien Testament sont donc l’expression fidèle de la pensée juive[2] dans les temps qui ont immédiatement précédé ou qui ont accompagné la venue du Sauveur. Ils traduisent les croyances des contemporains sur le Messie attendu et le

  1. Les protestants appellent ces livres « pseudépigraphes » ; ils réservent la dénomination d’apocryphes aux livres deutérocanoniques.
  2. Quelques-uns, surtout les plus récents, ont subi des interpolations ou des additions d’origine chrétienne, parfois considérables. Pour des motifs d’ordre bibliographique faciles à comprendre, nous n’exclurons pas ces fragments de notre publication, nous donnerons même en un seul recueil tous les Livres sibyllins, qu’ils soient d’origine chrétienne ou d’origine juive. Nous nous contenterons d’en signaler la provenance et la date probables.