Page:Michel Corday - Les Hauts Fourneaux, 1922.djvu/93

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nouveau front », signifie bien l’élan brisé, l’arrêt. Une fois encore, la tentative reste vaine et coûteuse. Elle ne peut plus que piétiner dans le sang.

22 mai 1915.

La mobilisation italienne est affichée. Certains croient que cette intervention sera décisive. Ils bouillaient d’impatience. En effet, l’accord de principe est signé depuis un mois. Mais il a fallu dresser trois contrats, militaire, naval, diplomatique. Que d’exigences pointilleuses, que d’appétits contraires à concilier ! « Question de protocole », bougonnait Pierre. Enfin, il est radieux. Lui qui s’indignait justement, au début de la guerre, contre les gouvernements qui chiffonnent leurs traités, il admire aujourd’hui ce pays qui se retourne contre ses anciens alliés. Tant il est vrai que nous marchons la tête en bas. On m’assure que le peuple italien fut entraîné par les harangues des Garibaldi et de Gabriele d’Annunzio. Ce serait une sorte de miracle verbal.

À Paris, la foule ne paraît pas enthousiaste. Seuls, les édifices publics ont pavoisé.