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vahies, et que les Allemands renvoient en France par la Suisse. De l’ennemi, tout geste d’apparence humanitaire doit rester ignoré. On ne doit étaler que ses atrocités et ses infamies.

Ah ! Dans cette guerre, la presse assume une responsabilité redoutable en poursuivant sa double tâche : attiser la haine et mutiler la vérité.

25 avril 1915.

Pour entendre traiter sévèrement les militaires, il faut écouter un général disgracié. Sous le coup qui le frappe et qu’il estime injuste, son indignation explose, son cœur s’ouvre et sa langue se délie. Il parle franc. Et alors, il maudit l’emploi du téléphone et de l’auto, qui gâte les États-Majors, qui leur permet de commander de haut et de loin, sans garder avec le front un contact intime et nécessaire. Il les dénonce, ces états-majors culminants et lointains, qui, sans connaître le terrain, sans s’assurer que la préparation d’artillerie sera suffisante, lancent l’ordre d’attaquer à une date, à une heure fixées, et qui, gaspillant les vies humaines, exigent un