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22 mars 1915.

Les premiers zeppelins sur Paris. Un coup de téléphone, à une heure et demie du matin, nous annonce leur approche. Il fait une admirable nuit d’étoiles. Des jets de projecteurs se dressent sur l’horizon. Dans un de ces rayons lumineux, apparaît une mince ligne dorée. C’est un dirigeable. Il est seul dans le ciel, au-dessus de la ville obscure et muette. Un peu plus tard, second zeppelin. Il est bombardé par une dizaine de projectiles à trajectoire lumineuse, qui passent trop bas. « Plus haut ! » hurle Pierre. À trois heures, un clairon sonne la retraite.

Aujourd’hui, les nouvelles circulent. Quatre dirigeables ont tenté l’aventure. Ils ont lancé des bombes incendiaires sur la banlieue et le Nord de Paris. Pas de morts. Les avions sont sortis tard, afin d’éviter la bataille au-dessus de la ville. Chacun raconte sa nuit. Les grands héros, ce sont ceux qui n’ont rien entendu. Une dame avoue, avec une feinte confusion : « Oh ! moi, je suis descendue à la cave. J’ai été au-dessous de tout ». — « Vous étiez simplement au-des-