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LES « HAUTS FOURNEAUX »

assaillis par « leurs envieux voisins de l’Est et de l’Ouest ». Je le tiens d’un banquier américain qui parcourut récemment l’Allemagne. Partout il rencontra là-bas cette conviction, comme il la rencontre ici même. Ce seul trait ne devrait-il pas être la condamnation de la guerre ? Afin d’y jeter, d’y maintenir un peuple, on doit lui faire croire qu’elle lui fut imposée ! Loin d’en tirer gloire, ceux qui l’ont déchaînée en rougissent. Ils la renient comme un crime. Mais voilà : il reste à trouver les assassins. »

11 février 1915.

L’Ami Fritz à la Comédie-Française. La pièce est suivie d’une sorte de cérémonie, le Mariage de l’Ami Fritz, où toute la troupe donne, en costumes alsaciens. Les gens de la noce déclament tour à tour un poème, découpé dans le répertoire patriotique. Chose singulière, les tirades vengeresses, les strophes de feu, ont laissé le public froid. Tout le succès fut pour une fine et délicate chanson sur le retour de l’Alsace, quelques couplets détaillés par Georges Berr : « Ah ! Le beau dimanche… »