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LES « HAUTS FOURNEAUX »

Nul n’a su mieux que lui les exprimer, dans des pages incomparables, toutes pénétrées de subtile tendresse, et dispersées dans ses livres. Ah ! quel joli manuel de vrai patriotisme, quel loyal bouquet on pourrait composer de ces feuilles détachées… Anatole France voulut donner à sa protestation une forme sensible. Il tenta de s’engager dans le service armé. Il avait soixante-dix ans. On ne l’accepta pas.

2 janvier 1915.

Nous étions vers cinq heures chez les Foucard, quai Debilly. J’ai toujours étouffé, chez ces gens solennels. Et la guerre les aggrave encore. Mais Pierre leur est si attaché… D’abord, il a pour leur belle-fille Colette une sympathie définitive. Et puis il a partie liée avec le sénateur Foucard, qu’il rencontre dans vingt conseils d’administration, avec le gendre, Delaplane, dont la banque lance et soutient leurs affaires… Une dépêche arrive pour Mme  Foucard. Elle s’excuse de l’ouvrir. La voilà tout offensée. Son teint, framboise et vanille, devient framboise. Un mauvais plaisant lui a-t-il expédié quelque