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J’écoutais passionnément. Le stage de mon fils approche de sa fin. Rien n’empêchera plus une troisième campagne d’hiver. René partira donc pour le front. Mais je voudrais tellement savoir combien de temps cette épreuve me sera imposée…

Hélas ! Leurs conclusions sont dures. Les maîtres de la guerre, qui ont besoin d’une lutte longue pour atteindre les buts encore obscurs qu’ils se sont donnés, sont soutenus par une vaste clientèle, que n’animent pas toujours uniquement la passion patriotique et la frénésie de haine et de vengeance soufflée sur le pays.

Que de gens ont intérêt à ce que la guerre dure !

D’abord les industriels, les financiers, les commerçants qu’elle enrichit directement ou par ricochet, et qui souhaitent tous de s’enrichir davantage.

Tous les non-mobilisés qui ont pris la place et la clientèle de leurs confrères mobilisés.

Ceux des ouvriers qui sont éblouis par la hausse des salaires, faute de se rendre compte que le coût de la vie hausse plus que ces salaires.

Les femmes que satisfont les allocations, celles qui disaient au début de la guerre : « Pas de