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culper. Il a établi, dans une Note, que le gouvernement lui avait refusé des wagons. Car leur achat à l’étranger eût diminué la réserve d’or. C’est cette note que la censure a interdite.

Par ailleurs, elle poursuit âprement sa guerre à la paix. L’article le plus chauvin, le plus favorable à la prolongation de la guerre, est échoppé tout entier, du moment que son titre contient le mot abhorré, le mot qu’il ne faut pas mettre sous les yeux des lecteurs. Et c’est bien le mot seul qu’on traque. Car on peut écrire impunément : l’après-guerre. Paron assure qu’il faut maintenant prononcer : « Fichez-moi l’après-guerre. »

Ai-je besoin de nommer celui dont l’incorrigible gaminerie a donné pour blason fantaisiste à la Censure : « Deux poids, deux mesures et une paire de ciseaux ? »

14 avril 1916.

On parle de rajeunir les généraux en abaissant pour eux la limite d’âge. Dans la discussion de ce projet, deux députés, Maginot et Violette, ont fait, d’un ton de discrète franchise, le procès du