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face bulgare, ou d’une paix turque, qui hâteraient la fin. L’opinion de parlementaires qui placent la paix après une offensive prochaine. Celle de banquiers qui prévoient l’épuisement des ressources financières de tous les belligérants au milieu de l’année. Et surtout ce mot que Ribot, pourtant dévoué aux puissances capitales, a prononcé à la tribune : « On peut commencer d’apercevoir la fin de la guerre ». Mot passionnément commenté partout, qui a provoqué autant de surprise irritée autour de moi que d’espoirs anxieux dans la foule.

Doux et tenace, René s’efforçait de me rassurer. Même, il me fit remarquer en souriant que cette certitude d’une paix prochaine devait dissiper toutes mes craintes. D’un commun accord, nous n’avons pas discuté davantage. Ce premier choc m’avait brisée, et je ne voulais pas laisser voir mes larmes.

Même date. Le soir.

L’après-midi, Paron. Tout de suite, il a vu mon souci. Il le partage sans l’alléger. Ah ! L’imparfait refuge de l’amitié, où l’on ne peut