qui souhaite obscurément d’abandonner ces ruines en saillant, presque isolées, le dos à la Meuse… Un gouvernement qui, voyant peut-être dans la chute de Verdun un présage de la sienne, réagit et rugit… Des généraux providentiels qui redressent la situation… D’autres généraux qui se chamaillent : un vert-galant, accusé d’avoir couru la lointaine aventure la première nuit de l’assaut, crie qu’on veut le perdre parce qu’il a vu clair, parce qu’il a prédit l’attaque et qu’on ne l’a pas écouté… Et d’innombrables tués, disparus, blessés et prisonniers…
Et le régime des suspects continue. On vient de condamner un malheureux qui avait dit chez son coiffeur que « vainqueurs et vaincus seraient également ruinés ». On pourrait me frapper pour le même délit, car telle est bien mon opinion. Et je ne la cache pas.
Ces jours-ci, les services intéressés reçurent l’ordre d’arrêter pour fausses nouvelles et propos alarmistes, deux cents personnes à trouver. On les trouva.