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qui souhaite obscurément d’abandonner ces ruines en saillant, presque isolées, le dos à la Meuse… Un gouvernement qui, voyant peut-être dans la chute de Verdun un présage de la sienne, réagit et rugit… Des généraux providentiels qui redressent la situation… D’autres généraux qui se chamaillent : un vert-galant, accusé d’avoir couru la lointaine aventure la première nuit de l’assaut, crie qu’on veut le perdre parce qu’il a vu clair, parce qu’il a prédit l’attaque et qu’on ne l’a pas écouté… Et d’innombrables tués, disparus, blessés et prisonniers…

8 mars 1916.

Et le régime des suspects continue. On vient de condamner un malheureux qui avait dit chez son coiffeur que « vainqueurs et vaincus seraient également ruinés ». On pourrait me frapper pour le même délit, car telle est bien mon opinion. Et je ne la cache pas.

Ces jours-ci, les services intéressés reçurent l’ordre d’arrêter pour fausses nouvelles et propos alarmistes, deux cents personnes à trouver. On les trouva.