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Cette fois, est-ce la fin ?

Paris, 5 octobre 1915.

Retour à Paris. L’offensive de Champagne est terminée. Les troupes qui s’étaient engagées dans la brèche ont été prises au piège et mitraillées. La cavalerie n’a pas pu la franchir. Après quelques velléités, quelques sursauts, on a renoncé. « Question de canons lourds », soupire Pierre. Il paraît qu’ils sont fatigués. Dès qu’on aura remonté le « moral » des soldats — ce dopping exige, me dit-on, environ trois mois, — on recommencera… Surtout n’allez pas demander si les militaires ne pourraient pas trouver autre chose que ces heurts où les deux immenses masses en armes ne font que se bosseler sans jamais s’entamer. Quelque Villequier, le bras en avant, vous répondrait, héroïque et péremptoire : « C’est la guerre. Il faut passer ».