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mais ils ne permettent pas qu’on touche à l’armée.

Ganville, 4 août 1915.

Lancerot, le député radical de l’arrondissement, a profité de la présence à Ganville de Foucard et de mon mari pour faire sa cour à ces puissants seigneurs.

C’est un de ces hommes — plus nombreux qu’on ne croirait — qui se mettent en public au ton de la violence et de la fureur générales et qui confessent volontiers, dans le tête-à-tête, des sentiments humains et leur dégoût de la tuerie. Selon le cas, ils crachent du feu ou ils vomissent la guerre.

Il rapportait de Paris une information toute fraîche. Les Allemands, après en avoir fini avec les Russes qu’ils refoulent en Galicie depuis trois mois, allaient proposer aux Alliés une paix inespérée, pleine d’avantages. Lancerot s’avançait prudemment. Il nomma trois personnalités notoires qui, sans se concerter, lui avaient rapporté cette même rumeur : un diplomate qui rentrait de La Haye, un député catholique dont