Page:Michel Corday - La Houille Rouge, 1923.djvu/97

Cette page a été validée par deux contributeurs.

le croyions tous, l’Alsace de 1871, l’Alsace qui nous fut arrachée par les Allemands, que nous revendiquons !… Non, c’est l’Alsace de 1814, la plus grande Alsace, l’Alsace étendue à la vallée de la Sarre, jusqu’au Rhin.

C’est le grand rêve des métallurgistes. Ils ne s’en cachaient même plus. Je revois encore, en avril dernier, un Paron blême, nerveux, narines pincées, m’étalant sous les yeux quelques lignes de journal collées sur un morceau de papier. C’était le vœu d’un Congrès minier, réuni à l’occasion de la Foire de Lyon, qui réclamait ouvertement la Sarre « afin de ne pas accroître les achats de houille à l’étranger. » Les hauts fourneaux allemands convoitaient Briey. Dans l’autre camp, on convoitait la Sarre, en attendant la Ruhr. Et cette plus grande Alsace est devenue l’un des buts de guerre…

On l’a appris hier, au Comité secret. Rien n’est moins secret qu’un comité secret. Ces réunions éveillent plus de curiosité que les séances publiques. Bien des députés se taillent un succès en les contant le soir, en famille ou ailleurs.

Donc, on a su hier qu’un ancien ministre français avait soumis à l’assentiment du tzar, en février dernier, un accord franco-anglais sur les buts de guerre. Constantinople était promis