Page:Michel Corday - La Houille Rouge, 1923.djvu/94

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tirés des archives russes, n’y auraient pas vu le grand jour ? Message imprudent de quelque chef d’État, correspondance diplomatique, impatiente et belliqueuse, tractations secrètes, qui eussent donné aux origines de la guerre une physionomie nouvelle. Tous ceux qui se sentaient menacés par cette divulgation devaient être prêts à tout pour l’interdire.

Puis, de la lumière eût jailli de cette confrontation internationale. Elle aurait dissipé des erreurs, des préjugés, des fictions, dont la foule est nourrie. Par là, elle aurait hâté la paix. Non pas la paix des dirigeants, avec annexions et indemnités, mais la paix des dirigés, sans annexions ni indemnités.

Voilà surtout la condamnation de la conférence. Car, au fond, la vraie lutte n’est plus entre les nations belligérantes. Elle est, dans chaque pays, entre ces deux partis. L’un qui détient toutes les forces, tous les pouvoirs ; l’autre dont on bâillonne les cris de souffrance. Ceux qui durent et ceux qui endurent. La bataille autour de Stockholm n’est qu’une des péripéties de ce grand drame.

Aussi, que d’efforts acharnés contre cette réunion… Ah ! la guerre à la paix est fortement conduite. Toute la grande presse a donné, au