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Les journaux ne publient que des lettres en fanfare. Ils étouffent ces plaintes. Comment la foule ne se résignerait-elle pas à la guerre, dont on ne lui montre que la face héroïque, dont on lui cache les indicibles misères ? Mais voiler l’horreur vraie de la guerre actuelle, n’est-ce pas préparer les guerres futures ?

Ganville, 11 avril 1917.

Dans son message du 4 avril au Congrès, le président Wilson déclarait que les Alliés ne traiteraient pas avec les Hohenzollern. On est donc en droit d’espérer que le peuple allemand, afin d’obtenir la paix, se débarrassera de son empereur. Déjà, sous l’influence de la Révolution russe, le Reichstag a réclamé de profondes réformes politiques. Mais, chez nous, les partisans de la guerre indéfinie font bonne garde. Quoi ? L’abdication du kaiser arrêterait le massacre ? Ils voient le péril et renouvellent leur tactique, qui consiste à frapper d’avance de suspicion tout espoir de paix. « La révolution allemande, font-ils écrire dans leurs journaux, sera