Page:Michel Corday - La Houille Rouge, 1923.djvu/46

Cette page a été validée par deux contributeurs.

cus » exaspère les chauvins des deux camps. « La victoire, nous l’avons », disent les uns ; « Nous l’aurons », disent les autres.

Un jeune diplomate a déclaré devant moi d’un ton précieux : « Il est sans exemple qu’une guerre se termine sans vainqueurs ni vaincus ». Mais, cruel petit serin, cette guerre est précisément sans exemple. Jamais on n’a précipité les unes contre les autres des nations en armes. Jamais trente millions d’hommes ne se sont affrontés pendant des années. Et ne serait-il pas logique qu’une guerre nouvelle s’achevât par une paix nouvelle ?

30 janvier 1917.

Que de petites régressions… Ainsi, le progrès tendait sans cesse à diminuer le prix des lettres, le prix de tous les transports. Voilà tous ces tarifs majorés.

De même, on perfectionnait indéfiniment l’éclairage. Pour dissiper la nuit, les lumières devenaient toujours plus nombreuses et plus vives. L’ombre gagne de nouveau les foyers et les rues, comme au moyen âge.