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27 janvier 1917.

Hélas ! Le noble message de Wilson au Sénat américain ne sera pas écouté. Encore une chance qui s’éloigne. Tout d’abord, le document a déconcerté. On hésitait. Les uns disaient : « C’est admirable ! » et les autres : « Il est plus boche que les Boches ». Mais la presse nous a vite montré comment il convenait de penser. Elle a donné le mot d’ordre : « Chimère ! Illusion ! Mégalomanie !… »

Un de ces ironistes légers, descendus du Chat-Noir, et qui sont devenus, dans le renversement universel, les plus graves officiants devant l’autel de la Patrie, a prononcé dédaigneusement : « Moi, je ne demande jamais conseil à mes fournisseurs. »

Et toujours la note comique et sinistre. Écoutez cet appel belliqueux, lancé du fond d’un fauteuil : « Que Wilson nous laisse écrire notre histoire avec notre sang ! » La phrase, pourtant, n’était écrite qu’avec de l’encre.

L’expression « paix sans vainqueurs ni vain-