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29 décembre 1916.

Joffre est promu maréchal. Voici quinze jours, en lui donnant pour successeur aux armées le général Nivelle, on le nommait conseiller des Alliés. Il croyait garder le pouvoir suprême. Mais il s’est vite aperçu que sa nouvelle charge était une sinécure. « Plus souvent consulté qu’écouté », soupirait-il amèrement. Ses plaintes furent entendues. En somme, son bâton de maréchal est une fiche de consolation.

On craignait que sa disgrâce, bien qu’elle fût déguisée, dorée, ne soulevât l’émoi universel. Songez donc : le vainqueur de la Marne mis à l’écart. Nul n’a levé un cil. Personne ne s’étonne plus de rien.

6 janvier 1917.

J’avais accompagné des amis à la gare de Lyon. Au retour, la voiture prit la ligne des