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difficultés sont aplanies, la conversation doit aboutir.

Le croira-t-on ? Cet événement décisif passe inaperçu… Les opérations miliaires captent plus que jamais l’attention publique. La soumission allemande marque bien la suprême étape sur la route de la paix, désormais balayée. La presse publie cette réponse, sans lui donner, il est vrai, l’importance typographique qu’elle mérite. Eh bien, interrogez le lecteur d’un journal : « Quoi de nouveau ? » Il vous répondra : « Nous avançons vers Valenciennes. »

Et l’effort des prolongeurs de guerre culmine. On jette au brasier de nouveaux brandons : les armées allemandes, dont on nous laisse pourtant pressentir la misère et la rébellion, vont se regrouper derrière la frontière et s’y réorganiser puissamment. Partout des appels à la vengeance, à la haine inextinguibles. On fait parler les morts. Des tracts sont répandus dans les usines : « Peuple de France, ta haine n’est pas assez farouche, assez enflammée… L’Allemagne est une race vouée au diable… Tu devras lécher la botte prussienne souillée de sang. » Des affiches couvrent les murs des moindres villages. Elles dénoncent le piège. « Pas de pourparlers. La paix sans conditions. La victoire complète. »