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8 octobre 1918.

Je suis épouvantée. Les maîtres de la presse lancent contre la paix un assaut désespéré. À dix reprises, depuis quatre ans, ils l’ont dénoncée, automatiquement, criant au piège, à la duperie. Mais, cette fois, c’est un paroxysme.

Depuis trois jours, leur fureur va croissant. Tous se placent au point de vue uniquement militaire, sans souci des autres forces en jeu, ni des pertes à venir. « Faudra-t-il s’arrêter en plein triomphe ? Tant de sang aura-t-il été versé en vain ? Serons-nous frustrés du résultat de tant de sacrifices ? Gagnons la guerre sur le champ de bataille. Nos forces sont sans limites. Frappons impitoyablement. »

Le plus puissant moniteur de la haute industrie, qui ne peut rien savoir des conditions de la paix et qui ne veut rien savoir de la situation intérieure de l’Allemagne, déclare que cette paix sera « désastreuse. »

Un autre journal orthodoxe, ne mettant point en doute que la demande d’armistice ne soit