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ciations continuent de se réunir en séances solennelles, de s’y régaler de discours de feu. On exalte les courages, on décrète la victoire intégrale. On prolonge la guerre, du fond de sa stalle. Certes, je serais tentée de sourire de ces derviches hurleurs qui tombent en crise, de tous ces convertis qui se prêchent entre eux. Mais il ne faut pas oublier que ces mots sont plus meurtriers que des volées de mitrailleuses, car ils envoient de nouvelles légions de jeunes hommes à la mort.

1er octobre 1918.

Pour la première fois, l’Entente traite avec un des pays ennemis. Elle a conclu un armistice avec les Bulgares. Si cela pouvait être le commencement du déboulonnage final ?

On nous représente cette demande d’armistice comme la conséquence d’une offensive, lancée de Salonique à la mi-septembre et qui envahit promptement le pays ennemi. Les pourparlers furent également très rapides. Ils durèrent deux jours. J’entends dire que les Anglais avaient déblayé le terrain : ils négociaient avec les Bul-