en un mot d’échapper au joug écrasant de la presse et de ses maîtres.
« L’avenir ? Mais il s’élabore en pleine guerre, il se construit pendant que nos forcenés détruisent. Tous les plans qu’en ont tracés les congrès travaillistes, tenus depuis quatre ans dans tous les pays, amis, ennemis, neutres, ne se superposent-ils pas dans leurs grandes lignes : droit d’option des peuples, suppression de la diplomatie secrète, arbitrage obligatoire, limitation des armements ?
« Ce plan, qui le réalisera ? Une fédération des États. Mais une fédération qu’on aura fait aimer, respecter, vénérer, qu’on aura représentée à tous les yeux comme le symbole unique du salut. Une fédération vraiment souveraine, forte d’un pouvoir effectif, d’une police internationale, capable d’imposer ses arrêts par le monde. Les villages se sont agglomérés en provinces, les provinces en nations. Comment les nations échapperaient-elles à cette loi historique ? Oui, l’avenir est à la Société des Nations. Et elle est accueillie de mauvaise grâce par les dirigeants, de ce pays — lui-même si jaloux pourtant d’être le porte-drapeau des idées généreuses — précisément parce qu’elle gêne leurs vues étroites et rétrogrades de protectionnisme et de conquêtes, parce qu’elle est le libre-échange et la paix.