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qu’on avait omis de détruire, faute d’ordre, Français et Allemands se coulaient côte à côte, tant ces derniers étaient pressés d’atteindre sans combat leur objectif.

6 juin 1918.

Les journaux dénoncent encore une « offensive de paix » dont le chancelier Hertling donnerait bientôt le signal. Surtout après la leçon de l’affaire autrichienne, je trouve de plus en plus abominable cette tactique qui consiste à proclamer a priori que les offres énoncées seront fallacieuses et inacceptables. Car enfin, si l’Allemagne, bloquée, réduite économiquement — surtout depuis que l’Amérique rationne jusqu’aux neutres — se plie aux exigences des Alliés, s’ils ont atteint leurs buts, pourquoi déclarent-ils d’avance qu’ils ne les ont pas atteints ? C’est donc bien que ces buts ont une ampleur insoupçonnée, et que le sang des autres ne coûte pas à nos maîtres. Toujours la houille rouge…

Je dois reconnaître que, dans les journaux avancés, un contre-courant se dessine, malgré la censure, et tend à l’examen des propositions