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tions. Ils disent : « Le traité de Francfort nous avait donné toute la Lorraine. Mais les géologues consultés par Bismarck n’ont pas découvert Briey. Maintenant, nous le tenons. Nous avions déjà le charbon. Gardons le minerai de Briey. Pour la vie de notre peuple, il est nécessaire de posséder ces ressources militaires et commerciales ». Car, naturellement, on voile ses convoitises sous les plis du drapeau.

« De leur côté, les métallurgistes français supportaient mal la nécessité de recourir au charbon allemand. Ils ne dissimulaient pas leurs doléances et leurs vœux : on les rationnait, on leur fournissait ce charbon « au compte-gouttes », juste assez pour garder leur clientèle, insuffisamment pour concurrencer les produits allemands sur les marchés extérieurs. Les maîtres du minerai de Briey étaient à la merci des maîtres du charbon de la Ruhr. Cette question du charbon devenait pour eux « une hantise ». Ils aspiraient à s’affranchir de cette tutelle, à devenir propriétaires de charbonnages.

« Tout de suite, une objection se présente à l’esprit. Pourquoi les Allemands ne se procurent-ils pas en Suède, en Espagne, où il abonde, le minerai dont ils manquent ? Et pour-