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à Poincaré une seconde lettre de Charles d’Autriche, où celui-ci se félicitait des résultats acquis. Cette lettre, qui n’a pas été publiée, figure au dossier. Néanmoins, les pourparlers échouèrent en octobre 1917, sur le refus définitif de Ribot…

La plupart des parlementaires qui ont feuilleté le dossier gardent l’impression que l’empereur d’Autriche était sincère et loyal. (Bien que Clemenceau vienne de le traiter de « conscience pourrie »). Il agit à l’insu de l’Allemagne. Et il espérait l’amener, fût-ce par la contrainte, à accepter la paix qu’il eût conclue lui-même.

Les causes de l’échec ? Les orthodoxes, particulièrement les partisans de Ribot, prétendent, selon leur coutume, que ces offres cachaient un piège, qu’elles étaient destinées à dissocier les alliés, qu’elles eussent entraîné la rupture avec l’Italie, à qui l’Autriche n’offrait rien. Cependant, dans sa seconde lettre, l’empereur Charles Ier n’envisage-t-il pas des transaction capables de satisfaire les demandes italiennes ? Et n’est-ce pas pour cette raison même qu’on ne l’a pas publiée ?

Nos maîtres, pour qui ne comptent ni le temps ni les deuils nouveaux qu’il entraîne, n’ont-ils pas plutôt écarté cette chance de paix afin d’at-