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paix ? Et quelles mains l’ont obstinément repoussée ?

Cette divulgation, qui me bouleverse, n’émeut personne. C’est à peine si la presse socialiste, dans les courtes limites que lui laisse la censure, déplore qu’on n’ait pas saisi cette occasion de traiter et qu’on rejette l’Autriche vers l’Allemagne. En fait de révélations, on s’intéresse bien davantage à celles que promet Bolo. Il devait être fusillé ce matin… Son exécution est ajournée.

14 avril 1918.

On avoue maintenant que des prisonniers allemands dénoncèrent, il y a six mois, l’existence du canon monstre que la foule surnomme la Bertha. On ne les crut pas, naturellement. Mais quand la pièce commença de tirer, on réentendit ces hommes, qui en désignèrent l’emplacement sur la carte.

On raconte aussi les essais du canon, pendant la quinzaine qui précéda le bombardement. La pièce tira d’abord à 70 kilomètres, puis allongea progressivement sa portée. Les obus tombaient