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ils l’avenir, quand ils auront l’instruction que notre époque leur refuse encore ?

9 avril 1918.

Quoi ? Il y a un an, en mars 1917, le jeune empereur d’Autriche aurait offert la paix séparée ?… Il aurait, dans une lettre autographe, reconnu « les justes revendications de la France sur l’Alsace-Lorraine » ? Et nul n’en a rien su…

C’est Clemenceau qui, dans un de ces écarts dont il est coutumier, a révélé l’existence de cette lettre. La semaine dernière, le comte Czernin, premier ministre autrichien, prétendit publiquement que Clemenceau avait proposé la paix avant l’offensive et que les pourparlers avaient accroché sur la question d’Alsace-Lorraine. Il faisait allusion aux entretiens Armand-Revertera qui, engagés en Suisse avant l’avènement de Clemenceau, se poursuivaient sous son ministère. Clemenceau démentit brutalement ; puis, sur une réplique de Czernin, il jeta dans le débat la lettre impériale. À qui fut-elle adressée ? À quelle date ? Une fois de plus, a-t-on frôlé la