Page:Michel Corday - La Houille Rouge, 1923.djvu/199

Cette page a été validée par deux contributeurs.

guerre ne retentira pas sur celle de la paix, de cette paix qui, elle aussi, devait être nouvelle dans l’histoire du monde ?

24 mars 1918.

Singulière, l’histoire de ce canon monstre qui, depuis deux jours, envoie de temps en temps ses obus de Saint-Gobain sur Paris, à 120 kilomètres…

D’abord, on crut à un raid d’avions. L’alarme fut donnée comme à l’ordinaire. Les alertes, vraies ou fausses, deviennent si fréquentes qu’on s’y accoutume. Mais celle-ci se prolongeait démesurément. Commencée à sept heures du matin, elle durait encore dans l’après-midi quand la vérité commença de se répandre. Le communiqué a partagé l’erreur générale. Avant d’annoncer le soir qu’un canon à longue portée bombardait Paris, il avait signalé à trois heures un raid aérien ; et il ajoutait même hardiment que les avions ennemis avaient été pris en chasse…

L’existence du super-canon, bien qu’elle ait été confirmée par un radio allemand, est encore dis-