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fantoches, en casque ou en casquette, qui, croyant satisfaire l’opinion, ne font que satisfaire les fabricants d’opinion ! Vous croyez que tous ces chamarrés de la politique sont les grands responsables ? Allons donc ! Ils ne sont que des avocats qui plaident, à leur insu parfois, les dossiers de la haute industrie.

« Ne cherchez pas le pouvoir dans les palais ministériels ou royaux, ni dans l’enceinte des parlements. Le vrai pouvoir, vous le trouverez dans la Salle du Conseil de quelques Sociétés, éparses par la ville. La puissance réelle, dans chaque pays, appartient à une poignée d’hommes. C’est là, autour de quelques tables à tapis vert, que s’agitent les gros intérêts privés qui détermineront les destinées publiques. C’est de là que vont partir les grands mots d’ordre qu’il s’agit d’imprimer dans les cœurs.

« Ces hommes qui font l’opinion, et qui par là gouvernent le gouvernement, vont, bien entendu, mettre leur pouvoir, sans contrôle et sans bornes, au service de leurs entreprises. Ils veulent en assurer la prospérité. Car il importe que leurs parts privilégiées, leurs « tantièmes » d’administrateurs, soient fructueux, bien plus encore que le dividende de leurs actionnaires.

« Or, la double condition de cette prospérité,