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lez mon avis, je ne crois pas, contrairement à l’opinion générale, publique, souveraine, auguste, que ce soient Malvy et Caillaux qui aient empêché nos braves généraux de chasser les Allemands de France et de Belgique ; je ne crois pas que cette poignée de financiers et d’agents d’affaires qu’on va juger militairement aient eu beaucoup d’influence, par leurs escroqueries, sur la marche de la guerre. Je ne crois pas que ces pauvres institutrices et ces innocentes gardiennes d’ouvroir, coupables seulement de pitié et qu’on livre aux rigueurs des conseils de guerre, aient porté le trouble dans le cœur de nos soldats. Mais la commune bourgeoisie le croit fermement. Et si Clemenceau ne se hâte pas d’assurer la victoire par le supplice de ces millions de traîtres qui se montrent dans les cauchemars des concierges et des propriétaires, il sera bientôt tenu lui-même pour un homme faible… »

11 janvier 1918.

Afin d’obéir aux sollicitations, si pressantes et si tendres, du président Wilson en faveur de la