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conditions étaient acceptées, respectées, la paix serait prompte et durable. Dans le recul du temps, quelque éclipse que subisse son destin ou sa mémoire, cet homme apparaîtra grand.

Mon mari, Foucard, leurs pareils, font au message un accueil ambigu. Ils sentent bien que l’Amérique règlera la guerre, non seulement avec les combattants qu’elle ne cesse pas de déverser sur le continent, mais grâce à ses ressources sans limites, à ses possibilités de blocus économique. Quoi qu’il en coûte à leur orgueil, ils sont tenus de la ménager. Mais certaines phrases du message les irritent : cette « réparation du tort fait à la France en 1871 », leur assurera-t-elle cette Alsace de 1814, Sarre comprise, si âprement exigée chaque fois que s’amorcent des pourparlers secrets ? Sans doute craignent-ils que, sur la base solide et plane des quatorze conditions, la paix ne soit conclue avant qu’elle ne leur accorde tout le sol et tout le sous-sol promis à leurs ambitions.

10 janvier 1918.

D’une lettre d’Anatole France : « Si vous vou-