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Russes. Ainsi prémuni, il fut conduit à se confier au Ministre des Affaires Étrangères, Ribot, qui l’engagea à rédiger une note anonyme. Briand préféra écrire une lettre, qu’on dit fort belle, où des vues d’ensemble précèdent l’exposé des pourparlers et la proposition de les poursuivre personnellement en pays neutre, avec l’assentiment du pouvoir. Cette lettre est du 20 septembre dernier.

Malheureusement, le ministre Ribot, en communiquant aux Alliés un bref résumé de l’affaire, omit de nommer Briand et de spécifier que le pacte de Londres serait respecté… Dès lors, l’échec était inévitable.

Les partisans de Ribot assurent que cette tentative n’était qu’un piège grossier, que les Allemands eussent dénoncé les pourparlers, désavoué leur représentant en cours de route, et discrédité ainsi la France aux yeux de ses alliés.

Briand déclare qu’il n’aurait rien divulgué de cette histoire si Ribot, dans son discours du 12 octobre, n’avait pas fait allusion à une « offre louche » et si Clemenceau, sans doute averti de ces pourparlers, n’avait pas dénoncé dans son journal une « paix ignominieuse ».

Une fois de plus, le parti de la guerre l’emporte…