mort… Il paraît que la date de l’exécution fut reculée de trois jours, afin d’obtenir des révélations sur l’affaire Bolo. A-t-elle parlé ? A-t-elle espéré survivre ?
Les Allemands auraient offert la libération d’une dizaine d’officiers français en échange de sa vie. De hauts personnages, pour qui elle avait eu des bontés, auraient eu l’élégant courage de solliciter en sa faveur. Son vieil avocat, dont le fils est mort de la guerre, a tout tenté, tout dit, pour épargner à cette femme la peine suprême. Le Chef de l’État a repoussé toutes ces suppliques, que la Commission des Grâces n’avait pu qu’enregistrer.
Mata-Hari choisit sa plus jolie toilette décolletée, exigea un corset parce que sa robe allait mal sans lui, mit des bas violets assortis, son chapeau le plus seyant. En dernier geste, elle envoya de la main un baiser à son avocat.
Ainsi, les faits que l’on colportait depuis quatre jours sont véridiques : Briand a tenté de faire la paix, il a échoué…