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religieuses peuvent renforcer encore cette résignation. C’était une grand-mère. Ses trois petits-fils avaient été tués à la guerre. Et devant ce triple deuil, qui la laissait seule au monde, elle soupirait :

— Ah ! comme nous avions besoin d’être châtiés…

Ganville, 3 septembre 1917.

Sous la menace du canon japonais braqué dans leur dos — menace que nos journaux eux-mêmes ont ouvertement avouée — les Russes avaient tenté une offensive, bientôt suivie d’un reflux qui ne s’arrête pas. Aujourd’hui, on annonce qu’ils abandonnent Riga. Autour de moi, les visages et les poings se crispent. Sans doute, si on ne nous avait pas tout caché de la révolution russe, aurions-nous appris qu’elle s’insurgeait autant contre la guerre que contre le tzarisme.

Ganville, 8 septembre 1917.

Je ne résiste pas au plaisir de recopier cette