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nemi est l’aveu de sa défaite. » Alors, tout le monde est défait, l’ennemi, la France ? Comprenne qui pourra. Et c’est un des plus hauts personnages de l’État qui tient ces propos discordants devant des enfants, dont l’âme est sensible et crédule. Ah ! Quand les deuils seront estompés, dans le recul du temps, nos petits-fils s’amuseront bien de nous, en découvrant les stupéfiants bergers qui menaient notre pauvre troupeau.

Ganville, 15 juillet 1917.

J’apprends par les journaux la démission de Bethmann-Holweg, premier ministre allemand depuis le début de la guerre. Toujours aux aguets d’une lueur d’espoir, je veux voir dans ce départ un signe favorable. Déjà, la semaine dernière, les catholiques et les socialistes allemands se sont unis pour réclamer la paix. Le Conseil de la Couronne a dû congédier plusieurs ministres. Le régime craque. Il faut qu’il croule, pour que la guerre cesse. Les Américains n’ont-ils pas fait de la disparition des Hohenzollern la condition de la paix ? Lloyd George, dans un