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les traits d’une pureté qu’un embonpoint naissant adoucissait sans l’amollir encore.

Une semaine plus tard, le fidèle Augustin Leclerc accompagnait de nouveau la jeune fille à l’intendance. Barbaroux n’avait point reçu de réponse de son ami Lauze de Perret. Il ne s’en étonnait pas, car les correspondances étaient très surveillées. Charlotte ne s’en émut pas davantage. Car, annonça-t-elle, son voyage à Paris était maintenant tout à fait décidé. Elle apporterait donc elle-même à Lauze de Perret la recommandation de Barbaroux. De son côté, elle offrait d’apporter les lettres et les imprimés que les Girondins de Caen voudraient faire parvenir en sécurité à leurs amis de Paris. Elle ajouta toutefois que la date de son départ était encore incertaine.

Ainsi, dès les tout premiers jours de juillet, Charlotte était bien décidée à partir pour Paris. L’offre d’emporter la correspondance des Girondins l’attestait. Elle s’était donné à elle-même une autre preuve de sa résolution. La coquetterie, qui se réveillait chez elle aux grands moments, avait dit son mot. À cette date, elle avait déjà commandé, pour son voyage à Paris, une paire de mules à hauts talons.